12 déc. 2009

Et si les syndicalistes de la RATP chantaient leurs revendications en Lipdub ?

Une fois de plus, les maîtres-chanteurs de la RATP ont mis leurs menaces à exécution : Depuis jeudi, beaucoup de Franciliens, à commencer par les moins aisés, subissent un véritable calvaire à cause des blocages dans les transports publics. Celui-ci semble devoir se prolonger encore quelques jours, du moins probablement tant que les professionnels de la grève n'auront pas obtenus en sous-main quelque avantage qui permettra à la fois au gouvernement de sauver la face -qui vient justement de la perdre avec leur affligeant lipdub- en prétendant n'avoir pas cédé, et aux syndicats de renforcer leur emprise sur la société civile.


Rappelons qu'un rapport de 2007 de la Cour des Comptes rendu public révèle un train de vie de la RATP qui a de quoi énerver et dont je vous donne ici que quelques chiffres révélateurs  :

* Des salaires jusqu'à 10 000 euros, qui ont augmenté de plus de 18% en 6 ans
* Une retraite à 53 ans, voire 50 ans pour certains
* Une pension 40% plus élevée que dans le privé, calculée au taux de 75% des 6 derniers mois
* Un temps de travail largement inférieur à celui de leurs collègues européens : jusqu'à 500 euros de plus par mois en début de carrière pour 250 heures travaillées en moins.
* Un endettement de 4,3 milliards d'euros
* Les recettes provenant de la vente de billets ne représentent que 50% du chiffre d'affaires (le reste étant constitué de subventions)
* Les charges de personnel représentent 123% des recettes provenant de la vente de billets !
* Le régime spécial de retraite est tellement avantageux qu'il est déficitaire, et compensé par le régime général des salariés du secteur privé.

Ce qui revient à dire que tous les Français paient d'une façon ou d'une autre les privilèges des agents RATP...

Je me demande toujours pourquoi ne pas régler le problème à la source en automatisant toutes les rames de métro et de RER, sur le modèle de la ligne 14 du métro parisien qui offre le meilleur rapport qualité-prix-performances-sécurité depuis sa mise en service. Ah mais bien sûr j'avais oublié : on a pas le droit de licencier un employé de la RATP, c'est balo.
Et à côté de cela, nous avons un gouvernement qui, au lieu de s'attaquer aux vrais problèmes -et quand il fait mine de s'y attaquer, il ne fait passer que 20% des réformes utiles par manque de courage, ce qui, du coup, n'aura aucun effet- se laisse embringuer dans un pathétique numéro de claquettes avec leur libidineux lipdub, véritable politique-spectacle dégoulinant de staracadémisme et de mauvais goût.

"Pour tous ceux qui veulent changer le monde" disent-ils... et bien ça commence par prendre des décisions courageuses bien qu'impopulaires et difficiles, mais qui remettront notre pays sur le chemin de sa santé. Car comme le dit l'historien François-Charles Mougel dans son ouvrage Histoire de la Grande-Bretagne contemporaine (collection Que sais-je ?), que l'on approuve ou pas la politique thatchérienne, tout les spécialistes s'accordent aujourd'hui à dire que lorsque Tony Blair a repris le pays aux Conservateurs en 1997, au moins il avait un pays sain entre les mains, ce qui était loin d'être le cas en 1979 quand The Iron Lady est arrivée au 10 Downing Street (voir billet sur le Thatcherisme).
Assainir pour mieux (re)construire.

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