20 juin 2009

Cliv-Age

La Gauche, ou la Politique de l'Autruche
7 Juin 2009.
Vote de confiance envers la majorité présidentielle.
Belle percée citoyenne des écologistes.
Raclée des anti-sarko.

Car ce n’est pas seulement la gauche qui a « perdu » ces élections, mais aussi les extrêmes et le MoDem. Le point commun de toutes ces formations ? Elles sont toutes, en  l'état actuelle des choses, antilibérales et antisarkozystes.

D'ailleurs, il suffisait de prendre connaissance des programmes de chacune de ces formations politiques pour comprendre qu'à part "une alternative à Sarkozy" on ne trouvait pas grand chose. Et "l'alternative" était bien souvent pauvre d'idées... surtout pour des élections européennes. 

Quelle ambition.
Quelle originalité aussi...

Dimanche 7 juin, près de minuit, étaient réunis sur le plateau de la soirée électorale de France 3 des représentants politiques, parmi lesquels on pouvoit voir et entendre Benoît Hamon, Daniel Kohn-Bendit et Jean-François Copé.

Et ce soir-là, alors que Benoît Hamon, porte-parole du PS, déclarait avoir connu "des dimanches meilleurs", Jean-François Copé allait résumer, en quelques secondes, l'une des raisons majeures de l'échec durable de la gauche française mais également le marasme qui est devenu leur habitude, pour ne pas dire leur habitat, depuis tant d'années.

En effet, Jean-François Copé allait apostropher Benoît Hamon en lui demandant pourquoi le PS continuait sans relache à vivre dans ce clivage d'un autre âge entre la gauche et la droite, nourri par le fantasme que la droite est l'allié indéfectible des riches, qu'elle nourrit un culte de l'argent-roi, qu'elle veut à tout prix désocialiser l'économie et le pays et enfin qu'elle est ultralibérale.

Certes, reconnait Copé avec raison, la droite et la gauche ont de vraies divergeances tant sur l'économie que le social, mais il est nécessaire de reconnaitre que la droite française n'est en aucun cas ultralibérale et qu'elle continue de prendre des mesures sociales tout en essayant de dynamiser l'économie, le toout en s'appuyant sur quelques exemples concrets.

Et Copé de terminer par une invitation : dans la mesure où Hamon est de sa génération et qu'à ce titre il serait par conséquent plus disposé à évacuer les vieilles croyances d'une gauche resistant encore à vouloir reconnaître l'économie de marché (à titre de comparaison, le New Labour a fait ce pas en 1997...), il l'a invité à venir discuter de ce sujet dans le cadre d'un think tank ephémère pluri-politique où il s'agirait in fine de faire enfin accepter à la gauche que nous sommes en 2009 et que la droite en France dans l'exercice du pouvoir -qu'il soit législatif ou exécutif- n'est ni thatchérienne, ni héritière de la monarchie absolue. Nicolas Sarkozy n'est ni Adam Smith, ni Ronald Reagan, encore moins Louis XIV.

Il n'est pas imprudent de parier que Benoît Hamon, en bon socialiste, va refuser l'invitation de Jean-François Copé. Bien sûr, voyons, la droite, c'est le Mal, et voici une invitation envoyée par un suppôt de Satan...

"Vade Retro Sarkozy" : Voici la signature de la gauche en 2012 si elle ne change pas. Et elle perdra si tel est le cas.

Si les autres partis veulent avoir une chance d'exister dans le paysage politique et médiatique français, il va falloir arrêter de toute urgence l'anti-sarkozysme primaire et forcené, ce qui n'est pas incompatible avec une opposition vigoureuse, créative et intelligemment critique.  

3 commentaires:

  1. Wouah génial ! Quel billet intéressant, super, j'adore la pertinence dans le vide du propos.
    Mais une chose m'échappe : quel est l'objet de cette diatribe ? Engager un débat ?... non, ça n'en n'a pas l'air, ça ressemble plutôt à un sens unique, voire un sens interdit. Faudra expliquer l'intérêt ?
    Finalement l'analyse des raisons du pourquoi du comment de l'échec des jaunes & bleu me paraît, vu de là, tout à coup beaucoup plus étayée, fine, subtile, cohérente et éclairée.
    Et est-ce vraiment l'endroit pour poster une telle bouse ? Est-ce que la flamboyante victoire de la majorité hadopiste gouvernante aurait un proche ou lointain rapport avec notre tendre Auwwwergne ?
    Faudrait peut-être pas confondre mash'up et grand n'importe quoi.
    Bon, moi je sors, je sais pas, y'a comme un truc qui m'a donné la nausée... désolé mais là j'ai peur de ne pas avoir d'argument face à une telle évidence, je m'incline !
    Merci d'accepter et valider quand même le commentaire, au nom de l'esprit de tolérance et d'ouverture des libres penseurs tendance sarkoziste qui s'assume et aime en débattre.

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  2. Ah, si ça y est je viens de comprendre ! L'Auwwwergne, propulsée par l'autre, la vraie, la rose, est certainement un repère de gauchistes naturistes écologistes babas cool (les vrais pas les bobos). C'est donc ça ! Bien, je vois maintenant, effectivement c'est d'une affligeante évidence, que dois-je être bête pour n'y avoir pas pensé avant...

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  3. Quelle violence dans le propos, steph.
    Je vois que tenter une toute petite critique -sans rentrer dans l'analyse de fond car cela mériterait au minimum un livre, soit 100 pages de blog- n'est pas du goût de tout le monde.
    Forcément, quand on commence à donner son avis, et que, par mégarde, il n'est pas dans le sens que je dénonce précisément, ça fait causer...
    Quitte à lire des commentaires, j'aurais de loin préféré des contre-arguments, quelque chose qui élève le propos.
    Mais non.

    Je vais quand-même répondre aux questions qui me sont posées :
    - Pourquoi un billet politique ? Hé bien il me semble avoir dit dés mon billet d'introduction que je risquais d'en parler. A ce titre, ne soyez pas non plus surpris de lire un jour un billet sur la communication ou un fait d'actualité divers.
    - Quel rapport avec l'Auwwwergne ? Aucun, mais le propre d'une plate-forme de blog n'est pas de mettre des ornières aux propos tenus dans un blog. Or, étant auvergnat exilé à Paris, je me suis senti plus proche de cette plate-forme communautaire que d'un blogspot ou un skyblog pour commencer ce "blog qui n'en est pas un" et y aborder les sujets que bons me semblent.

    Je passerais au-dessus du "repère de gauchistes naturistes écologistes babas cool" que je ne saurais qualifié : cela me semble sans intérêt aucun si ce n'est une sorte de venin craché sans trop de raison, probablement faute de plus d'imagination ou d'une véritable argumentation. En tout cas c'est évidemment à mille lieux de ce que je ressens pour mon pays et ses habitants.

    Je ne relèverais pas trop non plus le très subtil "Et est-ce vraiment l’endroit pour poster une telle bouse ?" qui témoigne là encore d'une grande finesse d'esprit.

    Enfin, pour tenter de justifier mon propos au près des âmes sensées, j'ai juste souhaité pointer du doigt, de manière un peu provoc' (ça aussi, je l'avais annoncé dans mon billet d'introduction) un aspect du paysage politique de notre pays auquel il est, me semble-t-il, pertinent de se pencher.

    Ah, aussi, pour finir et balayer d'un revers la conclusion hâtive de steph : je ne suis pas sarkozyste.
    Pour aller même au-delà, je connais même plusieurs personnes de gauche qui partagent mon avis, pour en avoir discuter avec eux.
    Le débat est, finalement, celui qui agite le PS, déchaîne la presse et fait parler les analystes : comment peut et doit se réinventer le PS pour (re)devenir performant, dans la mesure ou l'antisarkosysme ne suffit pas à constituer un programme, ou pour reprendre le jargon de mon métier, les messages-clés d'une formation politique.

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