18 juil. 2009

Terrorisme syndical

Depuis quelques semaines, la société française assiste à une radicalisation hors du commun de la grogne sociale et syndicale dans les entreprises touchées par des plans sociaux suite à la crise économique et financière.

Après les séquestrations de "patrons" (et des cadres, l'amalgame est parfois rapide chez certains simples d'esprit) pendant plusiseurs jours pour obtenir ce qu'ils voulaient, certains acteurs syndicaux sont maintenant passé à l'échellon supérieur en menaçant de faire littéralement sauter l'entreprise qui les employait jusqu'ici.

Si les méthodes sont de plus en plus violentes, elle témoignent par ailleurs de l'incompréhension entretenue qui subsiste côté syndicats. L'exemple de New Fabris, à Châtellerault, est typique : cette société n'est ni un groupe multinational détenu par de riches héritiers, ni une grande firme aux bénéfices indéscents qui licencie une partie de son personnel, pour mieux envisager son avenir. Non, c'est une PME de 366 personnes qui est en liquidation judiciaire. Cette boîte va couler. Et son "patron", un entrepreuneur qui n'a rien d'un Martin Bouygues ou d'un Vincent Bolloré, va couler aussi. Mais cela, comprenez bien que les petits roquets aboyeurs locaux de la CGT n'en ont rien à faire : pour eux, il s'agit de méchants patrons qui, vils par nature puisque patrons, sont à combattre comme des ennemis et non à considérer comme des partenaires professionnels et sociaux, et ce depuis toujours...

Cela me rappelle d'ailleurs l'usage que les syndicats, noyautés nous le savons bien par les partis de gauche et parfois même de la gauche extrême, ont fait du droit de grève. Alors qu'en Allemagne, par exemple, la grève est considéré comme un ultime recours lorsque toutes les discussions ont échouées, les syndicats français ont prix l'habitude d'appeller d'abord à la grève pour ensuite, éventuellement, feindre la discussion, le barbecue rôtissant toujours les merguez en arrière-plan. (ça me rappelle à chaque fois cette "journée d'action" annoncée deux mois à l'avance par les syndicats de la SNCF en 2008 sans être en mesure de préciser les raisons de cette mobilisation et les revendications qui allaient être abordées à cette occasion !)

Mais aujourd'hui ce qui se passe me semble d'une extrême gravité. Brûler des machines -le patrimoine de la société et  son facteur de production clé avec le facteur humain-, circonscrire l'entreprise par des bouteilles de gaz prêtes à sauter... quelle est donc la prochaîne étape ? Un employé-kamikaze qui se fait péter à l'étage de la direction de son entreprise ? Un syndicaliste-preneur d'otage qui menace d'abattre les membres de la direction ou du comité exécutif si on ne verse pas 30 000 euros d'indemnités à chacun des salariés licenciés ?

Ce qui se passe et très grave. C'est non seulement intolérable d'un point de vue moral, mais c'est symptomatique d'une très grave dérive qui résulte du rapport de force entre salariés et direction qu'entretient inlassablement les syndicats et auquel le comportement de certains patrons participe.

Et je vois d'ici ceux qui vont me rétorquer que ces actions radicales ne sont que le reflet du désespoir dans lequel la violence de la crise a jeter des milliers de personnes dans la précarité et l'incertitude quant à l'avenir. Et je leur réponds : croyez-vous donc que les salariés licenciés victimes de la crise que la France a vécu en 1995 n'était pas moins désespérées ? Voyons, soyons sérieux, ce serait injurieux de penser une telle chose, ne serait-ce que pour ceux qui sont tomber très bas à cette période par cette cause. A cette époque, aucune de ces dérives radicales n'ont eut lieu.

Je le répete, ce qui se passe et très grave et tolérer ces violences, véritables abus de pouvoir par la force primaire et sauvage de personnes qui perdent visiblement la tête, est une fois de plus la preuve que certaines forces idéologiques de notre pays sont loin, très loin de comprendre ce que sont, en fait, l'entreprise et l'économie. 

A titre informatif, je souhaite rappeller que seuls 7,5 % des salariés français sont syndiqués et que la France est le pays dit "industrialisé" qui possède à la fois le plus grand nombre de syndicats et plus faible taux de syndicalisation des salariés.

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