9 sept. 2009

Attentisme à la française

Vendredi dernier, j'ai eu le plaisir d'assister à l'enregistrement de la première de la nouvelle émission de Franz-Olivier Giesbert, "Vous aurez le dernier mot", dont le titre, faisant référence à la "possibilité" du public de laisser son avis à la caméra à la fin de l'émission, est d'ailleurs juste une blague. Mais ce n'est pas le sujet de ce billet.

Au cours de cette émission ont été abordés des sujets fort intéressant tournant autour du thème "La France : je t'aime, moi non plus". Des invités prestigieux de milieux et de sensibilités différentes étaient présents : Frédéric Mittérand, Vincent Peillon, Rama Yade, Frédéric Beigbeder, le rappeur Hamé, le co-producteur du film "Neuilly sa mère" Djamel Bensalah, les penseurs Michel Onfray et Alain Finkielkraut.

Une attitude, unanime de la part des intéressés, m'a choqué. En effet, sur chacun des sujets évoqués, faisant à chaque fois référence à un problème lié au modèle français (éducation, intégration, ...), tous les invités se sont égosillé à défendre ou à critiquer des actions (ou, au contraire, l'absence d'action) de l'État, des gouvernements. A aucun moment l'un des invités (ou le présentateur) n'a évoqué la responsabilité individuelle.

A aucun moment par exemple n'a été rappelé que l'école n'est pas là pour éduquer les enfants de la République, mais  pour les instruire. Si bien sûr l'école est un moyen d'éducation, son rôle principal est de les instruire, c'est aux parents de donner une éducation convenable à leurs enfants. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi le Ministère de l'Education ne se nomme pas Ministère de l'Instruction, car cela contribue probablement inconsciemment à ce que certains se disent que l'école est là pour éduquer les enfants...

A aucun moment non plus, n'a été rappelé que l'État et les gouvernements qui se sont succédés, de gauche comme de droite, depuis 40 ans, ne sont pas les seuls responsable de l'échec de notre modèle d'intégration sociale : chacun d'entre nous, individuellement, n'a-t-on pas une part de responsabilité ? Le recruteur qui décide délibérément de ne pas embaucher un candidat parce qu'il est black, arabe ou qu'il demeure dans une cité, n'est-il pas en partie responsable de cet échec national ?

Chaque invité, certains après s'être affrontés politiquement sur le plateau -on remarquera au passage que Vincent Peillon s'est montré beaucoup plus politicien et hargneux que Rama Yade- s'est attaché à maintenir l'esprit d'attentisme de la France et des Français : attendre, attendre que ceux qui sont au-dessus, les décideurs, les ministres et les présidents, agissent et prennent, peut-être, les bonnes décisions.

C'est comme ça que notre pays va s'arranger, c'est sur.

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